Vrai faux sur l'alcool

L’alcool est impliqué dans de nombreuses pathologies : VRAI

L’impact de l’alcool sur la mortalité est bien établi. Cela représente 41 000 décès1 ‘prématurés’ par an (30 000 chez l’homme, 11 000 chez la femme). Les domaines les plus touchés sont les cancers, maladies cardiovasculaires, digestives, accidents divers, suicides… ou troubles neuro psychiatriques. Chez la femme, 14% des cancers du sein sont redevables à une consommation excessive d’alcool. On estime que 2 000 décès liés à des cancers du sein pourraient être évités chaque année grâce à la diminution de la consommation d'alcool.  Par ailleurs l’alcool est très calorique (1g alcool = 7 à 8 kcal) et contribue à une prise de poids néfaste pour l’organisme.

La consommation d’alcool en France diminue : VRAI et FAUX

Si la consommation d’alcool a bien diminué depuis les années « 60 », cette tendance à la baisse semble se réduire actuellement. La moindre consommation quotidienne est compensée par une augmentation des excès ponctuels importants : six verres ou plus en une seule occasion.  La consommation quotidienne concerne 10% des adultes. L’alcoolisation massive ponctuelle touche 16,2 % des adultes avec des disparités régionales fortes, selon Santé Publique France.

Un alcool plus léger est moins dangereux pour la santé : FAUX

Si les comparaisons dépendent le plus souvent des goûts et habitudes de chacun…  force ressentie, légèreté attribuée…  seule l’équivalence en alcool pur fait loi. C’est ce qui a conduit à définir le verre standard ! Il contient 10 grammes d’alcool pur, quel que soit le type d’alcool.

Pour un homme, pas plus de 2 verres par jour, et pas tous les jours : VRAI

La recommandation : maximum 2 verres par jour (1 pour la femme) avec au moins deux jours par semaine sans consommation, constitue une norme. Ces repères de consommation représentent « non pas un risque nul, mais acceptable pour un individu qui choisit […] en connaissance de cause», rappelle François Bourdillon3. La prise d’alcool est contre-indiquée chez l’enfant ou l’adolescent, la femme enceinte ou allaitante ; de même avec certains médicaments4. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise de ne pas consommer plus de 4 unités d’alcool lors des soirées festives.

Boire beaucoup d'eau diminue l'alcoolémie : VRAI et FAUX

L’alcoolémie est le taux d’alcool dans le sang. Elle se mesure en gramme par litre (g/l).  Un verre standard provoque une augmentation de 0,20 à 0,25 g/l. L’âge, la fatigue, le stress, le surpoids, la prise de certains médicaments peuvent faire monter ce taux (0,30 g/l pour un verre, chez un sujet jeune ou âgé). Le temps d’élimination de l’alcool dépend de la quantité ingérée, soit 1 h pour éliminer 0,15 g d’alcool. Pour éliminer l’effet de 4 verres bus dans une soirée, soit une alcoolémie de 0,80 g/l, il faut entre 5 et 6h !  L’eau souvent recommandée, un verre sur deux, ne dilue en rien la quantité d’alcool dans le sang ; elle peut cependant ralentir la consommation d’alcool (action hydratante et désaltérante) et en favoriser son élimination au niveau des reins.

Boire ou conduire, il faut choisir : VRAI VRAI VRAI

La limite d’alcool autorisée pour un conducteur de véhicule est de 0,50 g/l (soit un maximum d’un à deux verres). Pour les jeunes conducteurs, ce taux est de 0,20 g/l, soit 0 verre d’alcool !Attention la « sensation de clairvoyance » ne reflète pas le degré d’alcoolémie. Seule la mesure à l’aide d’un éthylotest permet de s’assurer de son état réel.

Toutes ces mesures peuvent paraitre excessives : faux. À chacun de les appliquer avec bon sens, et en connaissance de cause, pour un équilibre entre risque et plaisir : vrai.                                                             

1 soit 7 % des décès en France en 2015, selon le BEH (bulletin épidémiologique hebdomadaire) https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2020/consommation-d-alcool-en-france-ou-en-sont-les francais    
 2 www.alcool-info-service.fr ; ce dispositif d’aide à distance offre aux personnes concernées comme à leur entourage un espace d’écoute confidentiel à travers une ligne téléphonique 0 980 980 930 et un chat animé par des professionnels qualifiés. Le site dispose également d’un espace réservé aux jeunes et un autre destiné aux professionnels de santé. 
 3 Directeur général de santé publique France, à cette date.   4  demander conseil à votre pharmacien.